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Xavier dépense 6 000 euros par an pour aller travailler

L’an dernier, le budget consacré par les Français à leur automobile a continué de grimper. Une hausse du coût de l’utilisation et de l’entretien du véhicule comprise entre 1.2 et 4.4%, alors que nombreux sont ceux pour qui il reste la seule manière de se rendre au travail le matin. Pour certains, plus qu’un choix, il s’agit d’un réel arbitrage, entre mode de vie et équilibre budgétaire.

Dix-sept ans que Xavier, 43 ans, prend le volant tous les matins pour effectuer les trente-neuf kilomètres qui séparent son domicile à Poitiers et son travail à Châtellerault (Vienne). Un trajet en voiture pour se rendre au bureau qu’effectuent quotidiennement 18,6 millions de Français, soit les trois-quarts des actifs selon les chiffres 2009 de l’Insee publiés en début d’année. Xavier, lui, travaille dans l’aéronautique à Châtellerault. Son employeur ne l’indemnise pas pour les frais de carburant qu’entraînent ses aller-retours quotidiens.

Un poids qu’il ressent dans son budget, même s’il reconnaît qu’avec un petit SUV essence qui consomme « environ 5.5 à 6 litres au cent kilomètres » et un salaire d’environ 2 400 euros, il n’est pas parmi les plus mal lotis. D’après ses calculs, « cela revient, par mois, à environ 150 euros de carburant » qui sortent de sa poche. Selon le rapport rendu par l’Automobile Club Association début juin, en 2012, le budget annuel consacré à un véhicule essence a augmenté de 4.4%. A ce compte-là, Xavier ne prend l’autoroute « que quand [il] est vraiment très pressé ». A raison de 15 400 kilomètres par an, il espère pouvoir déduire quelque 6 000 euros de ses impôts au titre de ses déplacements professionnels. « C’est toujours mieux que rien », confie t-il, « même si l’idéal serait d’avoir un véhicule de 15 chevaux fiscaux qui ne consomme que deux litres au cent kilomètres ».

« Je préférerais faire plaisir à mon fils ou partir en vacances »

Selon l’Insee, en 2009, sept actifs sur dix ont utilisé leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail. Quelle qu’en soit la distance. Pour autant, Xavier n’envisage pas de déménager pour se rapprocher de son bureau, contrairement à une majorité de Français. Propriétaire de sa maison, célibataire et père d’un petit garçon, il préfère s’adapter. « Je reste à distance de mon emploi pour des raisons d’ordre sentimental, de loisir, pour les amis et surtout pour mon fils, indique t-il. De toute manière, ce n’est pas à quarante ans que l’on peut recréer facilement un réseau d’amis dans une autre ville. » A ses yeux, l’effort financier consenti lui permet de garder une vie sociale équilibrée. « Au bout du compte, je m’y retrouve sur la qualité de vie, affirme t-il. En dix-sept ans, je n’ai jamais connu de problèmes de grèves ou autres. »

Il admet tout de même que le coût engendré « est un problème », et qu’il préférerait se servir de ses 6 000 euros « pour faire autre chose, comme faire plaisir à [son] fils ou partir en vacances ». Un choix de vie assumé, quel qu’en soit le coût, qu’il ne remettrait en cause que « si une entreprise de [son] secteur d’activité s’installait à Poitiers, avec les mêmes conditions salariales. » L’Automobile Club Association estime qu’en 2012, le propriétaire d’un véhicule essence a déboursé en moyenne 6 049 euros pour son utilisation et son entretien.

 

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