Chiens et chats ont aussi leurs mutuelles. Depuis une dizaine d’année, un marché de l’assurance pour animaux est apparu en France, jusqu’à s’inviter parmi les offres des assureurs « classiques » et même de certaines banques. Une activité en croissance, quand les animaux de compagnie -près de 63 millions- n’ont jamais été aussi nombreux dans nos foyers.
« Une croissance à deux chiffres », c’est tout ce que l’on saura de la tendance à souscrire des assurances pour animaux chez le spécialiste la Bulle Bleue. Le site santevet.com, lui, revendique une croissance « de 25% par an » depuis ses débuts il y a dix ans. Le marché de l’assurance pour animaux en France en est encore à ses balbutiements -4% d’assurés selon l’Observatoire de l’assurance-, mais il progresse, notamment pour les chiens, plus exposés aux risques -a priori- que les chats.
Un développement qui ne se fait pas à la faveur du coût des soins vétérinaires (60 à 70 euros en moyenne pour une visite de routine), selon les assureurs. « L’impression de cherté vient de la comparaison avec la médecine humaine, qui elle est subventionnée par la sécurité sociale, avance Boris Jean, co-fondateur de la Bulle Bleue. En outre, les vétérinaires français sont encore deux fois moins chers qu’au Royaume-Uni, par exemple ». Soit. Mais l’argument économique est bien réel. « Un certain nombre de nos clients ont des revenus modestes et pour eux l’animal de compagnie a autant d’importance qu’un enfant, rapporte Jérôme Salord, PDG de SantéVet. Le coût des frais vétérinaires, comme une opération à 1 000 euros, peut affecter de manière terrible le budget d’une famille modeste ».
20% plus cher pour un chien
Quoiqu’il en soit, la clientèle est là, avec un peu plus de 100 000 adhérents chez SantéVet. Elle a même un profil-type : « Plutôt des femmes urbaines d’une quarantaine d’années avec enfant(s), issues de catégories socioprofessionnelles inférieures, possédant pour les trois-quarts un chien », précise Jérôme Salord. Les tarifs, quant à eux, oscillent pour la plupart entre 10 euros et près de 100 euros par mois. En fonction de l’offre choisie, ils couvrent tout ou partie des accidents, maladies et actes chirurgicaux. Certains parmi les plus chers remboursent même une petite partie de « l’alimentation thérapeutique » de l’animal.
En réalité, le prix dépend d’abord de l’animal, de son âge et de sa race. Comme pour l’humain, plus il est âgé, plus l’assurance est onéreuse. Chez la Bulle Bleue, par exemple, elle augmente tous les ans pendant la durée du contrat de 5 à 10%. Autre « détail » : assurer un chien coûte plus cher que pour un chat, de l’ordre de 20% du coté de SantéVet, car le chien « a une consommation de médicaments plus importante ». Le prix de l’amour porté par les Français à leurs compagnons à quatre pattes, dont la dépense moyenne annuelle se chiffre à 600 euros pour un chat et 800 euros pour un chien, selon l’enquête du site spécialisé Wamiz. Une assurance qui rassure, selon Boris Jean, ceux « qui veulent que leur animal accède, à tout moment, aux meilleurs soins et qui préfèrent lisser leurs dépenses de santé ».
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