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Le jeûne, « des vacances pour l’organisme »

Bien connu pour ses vertus religieuses, le jeûne l’est moins pour ses bienfaits sur l’organisme. Mal perçu par une partie de l’opinion, il se structure sous la forme de stages l’associant à la randonnée. Une pratique qui compte quelques milliers d’amateurs en France.

Le nom d’Otto Buchinger ne vous dit certainement rien. C’est pourtant ce médecin allemand (décédé en 1966), qui a popularisé le jeûne « thérapeutique ». Geneviève, 63 ans, le connaît bien. Cette sexagénaire parisienne a commencé à jeûner dès l’âge de huit ans, lorsqu’elle était malade. Il y a quelques années, le jeûne lui aurait également permis « d’éviter une opération », en purifiant son corps de ses toxines. Elle est depuis une habituée des stages « jeûne et randonnée ».

Ces séjours d’une semaine sont généralement organisés dans le sud de la France, par groupes d’une dizaine de stagiaires. On y applique soit le régime Buchinger (jus de fruit ou tisane le matin, bouillon de légume le soir), soit le régime hydrique (uniquement de l’eau). Son dernier stage remonte à septembre. « Ils me permettent de passer au travers des petits bobos, assure cette ancienne assistante de direction. Et c’est agréable d’être dans la nature et d’apprendre à accepter ce que demande son corps ». La formule trouve petit à petit son public, malgré une image toujours brouillée. « C’est une question de culture, explique Gisbert Bölling, organisateur de stages depuis plus de vingt ans. En France, la nourriture est essentielle dans la vie alors qu’en Allemagne, où le jeûne est perçu réellement comme une thérapie, elle est marginale ».

De 400 à 1 000 euros la semaine

Culture ou pas, cette « période de vacances pour l’organisme » gagne -un peu- de terrain. « Nous avions 300 jeûneurs en 2000, il y en a aujourd’hui 4 000 à 5 000 dans la trentaine d’organismes en France », selon Gisbert Bölling. Des stages qui attirent malgré quelques désagréments. « Les trois premiers jours, on n’est pas forcément bien, et le matin on est un peu fatigué, rapporte Geneviève. J’accepte aussi en jeûnant d’avoir le cœur qui bat plus ou moins vite que d’habitude. Ce n’est pas difficile si on se prépare bien avant ». C’est notamment pour cela que ces stages sont réservés aux adultes « en bonne santé ». Ils sont pratiqués par une majorité de femmes, âgées de 40 ans et plus.

Dès ses premiers séjours, Geneviève a dû faire face au scepticisme de son entourage. Payer pour jeûner peut dérouter, d’autant que le prix des séjours oscille entre 400 et 1 000 euros selon le confort de l’hébergement et les prestations annexes (sauna, jacuzzi, etc.). « Le paiement est lié à la réussite du jeûne dans la mesure où personne ne le connaît vraiment et n’est sûr qu’il en est capable, explique Clemens Hesse, organisateur de stages. Les gens préfèrent ainsi un accompagnement professionnel. Le jeûne est de toute évidence plus efficace si l’on sort de son quotidien ». Geneviève assure quant à elle « ne plus avoir de problèmes de santé » grâce à ces stages. Mieux vaut, tout de même, passer par les conseils d’un médecin ou d’un nutritionniste avant de se lancer.

 

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