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Stéphanie, habite avec son ex : « Nous n’avons pas eu le choix »

Stéphanie a 37 ans, elle est divorcée depuis 3 ans. Avec des revenus allant de 2500 à 3000 euros par mois, il est difficile de croire que cette commerciale rencontre des problèmes pour se loger. Mais à Paris, avec un enfant et un ex-mari en situation précaire rien n’est jamais simple : « Quand nous avons divorcé, nos relations étant bonnes, nous avons décidé de continuer à vivre sous le même toit en attendant de retrouver chacun quelque chose. Il s’agissait principalement de penser à notre enfant Théo, et de ne pas brusquer les choses ». Mais rapidement, il n’est plus seulement question de la tranquillité de leur petit garçon. « Mon ex-mari, travailleur indépendant n’arrivant pas à trouver de logement, nous n’avons pas vraiment eu le choix et la situation a perduré. Je n’allais pas partir et le laisser, je ne voulais pas qu’il se retrouve à la rue », explique la jeune femme.

Trois ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment évolué. Comme deux colocataires, ces ex-mariés vivent toujours dans un 30 m2 du 11e arrondissement, avec un loyer de 800 euros/mois. « Nous faisons chambre à part, mais la cohabitation n’est pas toujours évidente. En fait, plus cette situation perdure plus la tension augmente », rajoute-t-elle. Il leur a fallu expérimenter un nouveau mode de vie, chacun s’adonnant à une vie sociale différente. « Le point positif, c’est qu’on peut s’arranger pour la garde de Théo et finalement comme on ne sort jamais ensemble, il y a toujours quelqu’un de disponible. Mais c’est vrai qu’il faut beaucoup dialoguer et maintenir de bonnes relations pour que tout ce qui fait le quotidien, et notamment les tâches ménagères se passent du mieux possible ».

Partir en province pour des loyers moins chers

Stéphanie explique avoir beaucoup cherché de solutions avec son ex-mari. Ils ont chacun individuellement fait une demande de logement social. Sans résultats. Lui a même cherché une place dans un foyer de travailleurs. Mis sur une longue liste d’attente, il y a finalement renoncé. « Mais chacun assume ses responsabilités. Nous sommes toujours proches, mais bien divorcés. Il a ainsi dû prendre une adresse de complaisance pour les impôts. L’administration fiscale a encore du mal à comprendre qu’un couple divorcé vive sous le même toit ».
En creusant un peu, on comprend vite qu’il n’y a pas que le fisc qui a du mal à comprendre. « C’est vrai que la famille et les amis ne comprennent pas toujours cette situation. En fait, ce sont surtout ceux avec de bons revenus qui ont du mal à accepter. Mais autour de moi j’ai aussi des gens de 35-40 ans qui avec le prix des loyers parisiens retournent habiter en colocation. Alors, je me rassure en me disant que je ne suis pas la seule à avoir des soucis de logement », rigole Stéphanie.

Pour elle en tout cas, l’avenir n’est plus en région parisienne. « Je passe un concours de la fonction publique et j’espère pouvoir rapidement trouver un poste en province. Là, je pourrai trouver un loyer moins cher et commencer à faire de véritables projets d’avenir ». Et du coup, quid de l’ex-mari ? « On en a parlé. En tant que travailleur indépendant, il pourrait peut-être me suivre. Mais attention ce ne serait plus pour habiter ensemble. Il doit lui aussi se reconstruire, mais ça ne me poserait aucun problème qu’il habite juste à côté. Et puis pour notre garçon ce serait vraiment parfait ». Et Stéphanie d’expliquer que son idéal serait de vivre entre 2 logements. Un appartement dans lequel Théo serait installé et où les deux parents pourraient s’installer une semaine sur deux.

 

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