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Ces pharmacies qui baissent les prix

S’ils lèvent le pied sur l’achat de médicaments depuis deux ans (-1.3% en 2013 après -1.2% en 2012), les Français en restent de gros consommateurs -48 boîtes par an-, malgré un climat économique qui les pousse parfois à rogner sur leur budget santé. Un renoncement aux soins que certaines pharmacies entendent contrer en jouant la carte du « low cost ».

Pas facile de s’y retrouver dans le prix des médicaments sans ordonnance en France. Selon une étude de l’association de consommateurs CLCV, rendue publique fin 2013, ils varient de un à quatre entre les 23 000 officines implantées sur le territoire. Et devant l’augmentation du renoncement aux soins pour raisons financières (un tiers des Français fin 2013, à en croire un baromètre CSA pour Europe Assistance), une poignée d’entre elles a choisi de jouer la carte du « low cost ». Parmi elles, les soixante-et-une pharmacies Lafayette, du nom du réseau fondé à Toulouse en 2005. « Nous proposons du low-cost moderne, avec un triptyque prix-choix-compétences basé sur une approche de prix bas toute l’année », explique Hervé Jouves, directeur général de Lafayette Conseil.

Selon les observateurs, les pharmacies Lafayette -comme les quelques autres officines à bas prix de France- proposent des prix jusqu’à 30% inférieurs aux enseignes traditionnelles. Des prix bas « qui ne poussent pas à la consommation mais permettent simplement au client de prendre ce dont il a besoin », tempère M.Jouves. Selon les chiffres de l’Afipa (l’association Française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable), le prix des médicaments de prescription médicale facultative non remboursables (Nurofen, Lysopaïne…) a augmenté en moyenne de 2% par an depuis 2010, à 6,18 euros la boîte. Soit une cadence plus élevée que l’inflation (+1.6% par an sur la même période).

Prix bas et vaste choix

Un sondage BVA pour Cetelem*, publié au début de l’été, laissait apparaître qu’une personne interrogée sur cinq (18%) déclarait ne pas acheter de médicaments alors que son état le nécessitait. La proportion atteignant 32% chez les 18-24 ans et 36% chez les revenus faibles. « Tout ce que prescrit le médecin n’est pas remboursé, donc certaines personnes font l’impasse sur les produits d’ordonnance, confirme-t-on chez Lafayette. Si les prix des médicaments non remboursés étaient plus bas, il y aurait moins de renoncement. » Chez Lafayette, on revendique son étiquette « low cost », avec semble-t-il un certain succès : selon Hervé Jouves, ses officines auraient accueilli « en moyenne 700 personnes par jour, contre 80 en moyenne pour une pharmacie classique » l’an dernier.

Outre le prix, le réseau mise également sur un grand choix de références (plus de 15 000) et envisage d’atteindre les cent pharmacies à fin 2015. « Une pharmacie traditionnelle fait 80% de son chiffre d’affaires sur les médicaments contre 33% chez nous, car on développe beaucoup plus l’OTC (produits derrière le comptoir) et la parapharmacie, tout en délivrant autant de médicaments que les autres », explique Hervé Jouves. Pour un chiffre d’affaires moyen de 5,6 millions d’euros par an, assorti d’une « progression à deux chiffres sur son périmètre comparable », qui devrait se poursuivre. Dans un contexte où le ministère de la Santé annonce une stabilisation des ventes, les Français continuent de dépenser, en moyenne, 525 euros par an en médicaments (18% de leurs dépenses totales de santé).

 

© zuchero – Fotolia.com

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