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Le rasoir mal en point

Sale temps pour le rasoir. Les chiffres du Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager (Gifam) illustrent la fébrilité du marché : les ventes (rasoirs et tondeuses à barbe) ont chuté de 17% depuis 2012. Le taux d’équipement des ménages, lui, n’arrive pas à enrayer sa chute depuis 2000 (de 29.4 à 24.2% de foyers possédants). Les barbiers, revenus dans la lumière ces dernières années, sont aux premières loges pour le constater. « On ressent complètement la baisse des ventes de rasoirs, qui est liée à l’envie de moins agresser sa peau, rapporte Sarah Daniel-Hamizi, fondatrice du salon La Barbière de Paris il y a près de quinze ans. La barbe a dépassé le phénomène de mode, elle est désormais acceptée par la société. Ce qui implique aussi que toutes les grandes marques se mettent à développer des outils comme des tondeuses à barbe. » Les professionnels sont unanimes : le succès de la barbe de trois jours -bien aidé par le mouvement hipster– fait mal au rasoir.

La Barbière reçoit 80 clients par jour et en refuse « entre 40 et 50 », pour un chiffre d’affaires doublé chaque année depuis quatre ans. Dans le même temps, selon une étude du cabinet Nielsen parue en 2013, les ventes de rasoirs rechargeables ont baissé de 18% en volume ces deux dernières années, bien plus que leurs homologues jetables (-3% sur la même période).

Contrer le monopole des grandes marques

Le rasoir rechargeable, c’est le créneau sur lequel s’est positionné Nicolas Gueugnier il y a quatre ans. En lançant Bigmoustache.com, premier site d’abonnement et de livraison de rasoirs l’an dernier, il a voulu s’attaquer à l’autre point faible du rasoir pour homme : son prix. « Les ventes baissent d’abord à cause de ça, assure le dirigeant. C’est notre principal argument, faire baisser le prix des grandes marques vendues en grande distribution. La plupart du temps, les marques de distributeur arrivent à rééquilibrer les prix, mais ce n’est pas vrai sur le marché du rasoir. » Des grandes surfaces (générales ou spécialisées) où s’achètent 75% des rasoirs et tondeuses à barbe, selon le Gifam. La formule Big Moustache est simple : vous choisissez votre rasoir -en ne payant que les lames- et la fréquence de livraison, pour un coût mensuel compris entre trois et sept euros suivant le nombre de lames, « contre douze à treize euros en grande surface », insiste Nicolas Gueugnier. D’ici la fin de l’année, le site entend doubler le nombre de ses abonnés (5 000 actuellement).

Chez la Barbière de Paris, comptez 18 euros pour le rasage simple de la barbe. Cher ? « Les garçons n’ont pas de restriction concernant la beauté parce que c’est quelque chose qu’ils découvrent, et cela coûte le double aux Etats-Unis et bien plus cher à Londres, se défend Sarah Daniel-Hamizi, pour qui « les hommes sont capables de mettre le prix s’ils sont satisfaits. » Et convaincus par leur moitié. La Barbière vend « tous les jours et en grand nombre » des bons-cadeaux à des femmes, et ouvrira bientôt un deuxième espace dans le centre de Paris.

©La Barbière de Paris

>> Lire aussi : L’épilation en institut pas encore au poil

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