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Le TGV repart à la chasse aux clients

Le 1er janvier dernier, la SNCF vendait ses billets de TGV pour la journée au tarif « prem’s » -le moins cher-. Dans le même temps, le prix de l’ensemble des billets de train augmentait de 2.8%. Après trente-trois ans d’exploitation et plus de deux milliards de passagers transportés, c’est tout le paradoxe du TGV, prisé par les voyageurs mais jugé « trop cher » par 83% d’entre eux, selon une étude de l’association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV).

Pour Yves Crozet, président du Laboratoire de l’économie des transports (Let), « il ne peut pas en être autrement ». Selon lui, les coûts de fonctionnement du TGV l’empêchent de rivaliser avec l’avion et le covoiturage, qui lui grignotent petit à petit des parts de marché. « L’avion supporte des coûts beaucoup plus faibles, poursuit le spécialiste. Le train coûte plus cher en personnel et en matériel : la voie ferrée représente presque un tiers du coût d’un Paris-Lyon. ». Le TGV a enregistré en 2013 une baisse du nombre de ses voyageurs (-0.3%). Le président du Let y voit aussi un stigmate de la conjoncture. « Le TGV ne se porte pas très bien en raison de la crise, affirme Yves Crozet. La demande de grande vitesse est plus forte quand la croissance économique est là. Certains qui voyageaient en première classe voyagent en seconde, et d’autres qui voyageaient en seconde ne voyagent plus ».

Direction low cost

Selon l’économiste, « pour une famille, le train n’est pas avantageux, car pour quatre personnes, un aller-retour même avec 30% de réduction coûte 360 euros sur Paris-Lyon ». Pour attirer de nouveaux clients, la SNCF a lancé l’an dernier son « TGV low cost », Ouigo, pour lequel deux millions de billets ont été vendus en 2013. Un bon résultat, même si la marque de la SNCF affiche des taux de remplissage, semble-t-il, en deça des objectifs fixés initialement. Le service fonctionne sur la ligne Marne-la-Vallée/Marseille et propose des prix réduits jusqu’à plus de 50% du tarif « normal », sans carte de réduction. Selon Yves Crozet, pour atteindre des prix aussi bas, « Ouigo supprime le bar et met des passagers à la place. Il y a un contrôle à l’entrée du train et au lieu de deux contrôleurs à bord, il y a juste un personnel accompagnant, moins bien payé ». De son coté, la SNCF indique que sur Ouigo, il s’agit du même contrôleur à quai et à bord, qui n’effectue pas d’opération de contrôle dans le train mais uniquement du « service au client », rémunéré « comme tout personnel SNCF ».

Selon le site Ouigo.com, 95% des utilisateurs du service trouvent son rapport qualité-prix « intéressant ». Le prix des trajets « classiques », lui, ne devrait pas baisser tout de suite. Et l’ouverture du transport ferroviaire de passagers à la concurrence d’ici 2019 ne devrait pas changer grand-chose pour le consommateur. « En Italie, la concurrence a crée un phénomène de guerre des prix, explique Yves Crozet. On a augmenté les fréquences des trains pour attirer les clients, mais la fréquentation baisse et les trains deviennent non rentables ». D’après l’étude du CLCV, lorsque l’on demande aux usagers quelle amélioration du TGV ils souhaitent en priorité, 89.9% placent « la baisse des prix » en premier.

 

Six questions à propos du TGV

Un porte-parole de la SNCF répond aux questions des lecteurs de Touslesbudgets.com sur l’évolution de l’offre TGV et le prix de ses billets.

TLB : Le taux de la TVA sur les transports est passé de 7 à 10% au 1er janvier 2014. Quel a été l’impact sur le prix des billets de TGV ?

SNCF : La SNCF n’a pas augmenté ses tarifs. L’augmentation de 2,8% du prix du billet au 1er janvier 2014 correspond (lire la suite…)

Source : porte-parole SNCF

©Norbert Hüttisch

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