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Le surgelé fait du surplace

Secouées par diverses affaires, les ventes de produits surgelés ont connu en 2014 leur première baisse depuis vingt ans. Une tendance qui s’est confirmée en 2015, avec une stagnation tant sur le volume d’achat que sur la dépense engagée par le consommateur.

Il est encore tôt pour parler de désamour. Les scandales alimentaires au rayon surgelés n’ont pas fait fuir un consommateur qui, s’il y a freiné ses achats pour la première fois depuis vingt ans en 2014, a de nouveau poussé la porte des meubles réfrigérés en 2015. Selon les chiffres du cabinet Iri, sur les douze derniers mois à fin janvier 2016, les ventes de produits surgelés salés et sucrés, à l’unité, ont progressé de 1.6% (+1.4% en valeur). Des données stables –grâce notamment à un été très chaud, diront certains– qui font penser aux observateurs que le marché a atteint sa maturité.

Pour le rédacteur en chef du magazine spécialisé Le Monde du Surgelé, Jean-François Aubry, le calme qui règne sur ce rayon traditionnellement prisé des Français est antérieur aux premiers signes de crise économique ou de traces de viande de cheval à la place de bœuf. Selon lui, « les enseignes généralistes n’ont pas bien travaillé leurs rayons surgelés et leur ont préféré des choses dont l’image est plus valorisante, comme le traiteur frais ». Derrière, les « affaires » n’ont rien arrangé. « Le scandale de la viande de cheval a eu un impact très net sur les ventes alors qu’il s’agissait davantage d’une affaire commerciale que d’un problème sur la qualité du produit », explique Jean-François Aubry. Une forte connotation industrielle dessert le surgelé : selon un sondage OpinionWay pour l’Association nationale des industries alimentaires, seuls 55% des Français ont une image positive de l’industrie alimentaire.

Le plat cuisiné à la baisse

Tout n’est pourtant pas noir. En 2014, les ménages ont encore dépensé 189 euros en produits surgelés. Sur un secteur où les prix ont affiché une légère baisse l’an dernier (-0.5% en 2015, -1.2% sur un an, selon le cabinet IRI), beaucoup de choses marchent. A commencer par les produits bruts ou semi-finis (légumes, oignons émincés…). Le besoin de cuisiner rapidement a fait effet. « Le surgelé propose une multitude d’ingrédients qui interviennent sur des étapes pas forcément cruciales dans la préparation d’une recette, alors que dans l’inconscient collectif, le surgelé, ce sont surtout les plats cuisinés », constate Jean-François Aubry. Or ceux-ci sont loin d’être les produits les plus vendus (voir infographie ci-dessous), leurs chiffres de vente baissant régulièrement ces dernières années (-3.8% d’unités en 2015).

Le salut viendra peut-être, selon le rédacteur en chef du Monde du Surgelé… de la lutte contre le gaspillage alimentaire (400 euros jetés à la poubelle par les Français chaque année). En Grande-Bretagne, précise-t-il, le surgelé, « dont le succès s’est bâti sur le rapport qualité/prix » est intégré au débat sur les solutions anti-gaspi, contrairement à la France.

>>> L’infographie ci-dessous vous présente en chiffre le rapport entre les Français et les produits surgelés

==> Lire aussi : L’alimentation reste un poids lourd du budget des ménages

– © Idprod – Fotolia.com

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