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La facture d’énergie peut aussi nuire à la santé

L’étude, menée par le CREAI-ORS Languedoc-Roussillon dans l’est de l’Hérault et le Douaisis, démontre que les personnes défavorisées et exposées à la précarité énergétique ont un état de santé plus dégradé que les personnes défavorisées n’étant pas exposées à la cette forme de précarité.

La précarité énergétique est un concept établi récemment. Le rapport co-rédigé par l’Anah et la Fondation Abbé Pierre en 2009, dans le cadre du Plan bâtiment Grenelle, estimait qu’elle résulte de la combinaison de trois facteurs : faiblesse des revenus, mauvaise qualité thermique des logements occupés et coût de l’énergie.

Résultat, elle toucherait, selon l’Insee, plus de 8 millions de Français, soit plus de 13% de la population.

Mais pour la Fondation Abbé Pierre, il manquait, dans « la lutte contre la pauvreté énergétique », une étude relative à la privation de chauffage que s’imposent les ménages concernés sur leur état de santé.

Plus d’anxiété et de sensibilité au froid

Réalisée auprès de 516 adultes et 234 enfants, suivis par le Fonds d’aide aux travaux de maîtrise de l’eau et de l’énergie (FATMEE) dans l’Hérault, et par le PACT dans le Douaisis, l’étude publiée le 12 décembre, compare donc deux groupes de personnes défavorisées : celles qui ont recours aux services sociaux pour des problèmes de précarité énergétique, et celles qui s’adressent à ces services mais ne sont pas en situation de précarité énergétique.

Premier constat mis en lumière par l’étude, « les logements occupés par les ménages exposés à la précarité énergétique sont plus anciens que ceux des ménages non exposés ». Ils sont aussi moins ventilés et moins isolés. « Les fenêtres sont moins souvent équipées de double vitrage. On trouve des moisissures dans un logement sur deux. C’est dans les chambres et les salles de bain qu’elle sont les plus fréquentes », précise les experts.

Les ménages exposés sont également plus nombreux à ne pas chauffer certaines pièces (63,7% contre 27,6%), à trouver qu’il fait trop froid l’hiver (70,8% contre 1,2%) ou que leur facture d’énergie est trop élevée par rapport à leurs ressources ( 84,7% contre 44,2%).

Améliorer l’habitat pour réduire les dépenses de santé ?

Ces différences très marquées ont des conséquences directes sur leur état de santé. Plus anxieux et plus dépressifs, les adultes exposés à la précarité énergétique souffrent plus de bronchite chronique ou de maux de tête.

« Les pathologies aiguës hivernales comme les rhumes et angines, la grippe ou les diarrhées (gastroentérites) sont significativement plus fréquentes chez les personnes exposées », peut-on lire dans l’étude.

Pour la Fondation Abbé Pierre donc, « il semble important d’aller plus loin et de faire le lien entre précarité énergétique, effets sur la santé et consommation de soins ». Un approfondissement qui permettrait, par exemple, d’évaluer le surcoût que représente la précarité énergétique dans le domaine des dépenses de santé et « de le mettre au regard des investissements nécessaires pour améliorer la qualité du logement ».

En Grande-Bretagne, des recherches menées dans le domaine ont déjà montré qu’un euro investi dans la rénovation thermique permet d’économiser 0,42€ sur les dépenses de santé.

Fanny Costes
© apops – Fotolia.com

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