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Jeux vidéo d’occasion : le juste prix ?

Les Français sont les plus gros consommateurs de jeux vidéos d’occasion en Europe. Le marché de la seconde main pèse lourd, favorisé notamment par la hausse du prix des jeux neufs. L’occasion ne fait plus peur à des consommateurs qui savent tirer avantage de prix réduits de moitié en moyenne.

« Le marché de l’occasion se porte très bien, malheureusement, dans la mesure où il est porté par la crise ». Voilà pour le décor, planté par Philippe Cougé, président du distributeur Game Cash -70 magasins en France-, spécialisé dans la vente de jeux vidéo d’occasion. Un marché difficilement quantifiable, en mouvement constant, où la dépréciation du produit se joue sur la demande. Il représente ainsi plus de 50% du chiffre d’affaires des magasins spécialisés, selon l’Agence française pour le jeu vidéo (AFJV). Il est également très dépendant du prix des jeux neufs. « La France est le pays où les jeux sont les plus chers au monde, rapporte Emmanuel Forsans, directeur général de l’AFJV. Le prix des jeux neufs n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre un seuil à 70 euros et les ventes n’ont pas baissé ».

L’an dernier, le prix moyen d’un jeu vidéo neuf vendu « en boîte » a dépassé la barre des 38 euros pour la première fois depuis 2008 selon l’AFJV (38,07 euros, +2.3% en 2012). Avec 10h14 en moyenne passées chaque semaine devant un jeu, les amateurs se sont reportés en masse sur l’occasion. « Le segment s’est démocratisé dans les années 2000, rappelle Philippe Cougé. Il y a eu une moralisation de la façon de consommer, parfois contrainte, parfois intelligente. Certains n’ont pas envie de la nouveauté tout de suite et consomment en décalé. Il y a aussi des parents qui raisonnent leurs enfants, en leur apprenant à gérer un budget loisir ». Par machine, l’achat d’occasion représente 32% des ventes de jeux sur consoles portables, 29% sur consoles de salon et 20% sur PC.

Vite acheté, vite revendu

Sur le marché de l’occasion -comme sur celui du neuf-, les prix varient peu selon les circuits de distribution (magasins spécialisés, dépôts-vente, grande distribution…). « Il y a une concurrence, car les prix des jeux ne sont pas fixés, assure Emmanuel Forsans. Mais la concurrence joue très peu, sans parler d’entente, les distributeurs n’ont pas intérêt à pratiquer une course à la baisse des prix, sinon ils seraient tous perdants. Ils pratiquent le prix conseillé par l’éditeur ».

Chez Game Cash, c’est un algorythme qui calcule le prix de vente des jeux d’occasion. Historique des transactions, éditeur, genre, offre et demande, ventes du précédent opus de la série ou âge minimum requis -entre autres- font qu’au bout de deux à trois mois, le prix d’un jeu d’occasion tourne autour de 50% de sa valeur en neuf à sa sortie. Le système va même plus loin. « Un jeu qui sortira fin novembre a déjà une courbe prédictive permettant de connaître son prix d’occasion en janvier, confie Philippe Cougé. Ce n’est pas une science exacte mais évolutive. A priori, il n’y a pas de raison que Fifa 14 ne marche pas comme Fifa 13 ».

Les comptes se feront dans les rayons, au vu des cycles -courts- de retour des jeux : ils s’achètent et se revendent en masse souvent en même temps. D’ailleurs, trouver un grand nombre d’exemplaires d’un jeu en occasion est signe qu’il s’est bien vendu, selon les spécialistes. Avec 28,9 millions d’unités vendues en 2012, le marché français du jeu vidéo physique a connu une baisse de 15.5% en volume par rapport à 2011.

==> Lire aussi : Jeux vidéo, la technologie fait-elle grimper les prix ? et Candy Crush, le jeu gratuit qui rapporte gros

 

Illustration Wikimedia Commons – Joey

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