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Commerce : le numérique progresse, le magasin résiste

A coté de l’incontournable commerce physique, l’acte d’achat sur de nouvelles plate-formes -Internet, tablette, smartphone…- progresse en France. C’est ce qui ressort du troisième baromètre Omniretail CA Com, dédié à l’étude des lieux d’achat des Français.

« On a la sensation qu’une étape a été franchie en matière de diversité de points d’achat », explique d’emblée Rodolphe Bonnasse, PDG de CA Com. La version 2014 du baromètre Omniretail laisse en effet apparaître que les Français ont eu recours, l’an dernier, à davantage de points d’achat différents qu’en 2012 (deux par semaine en moyenne, contre 1,5 auparavant). Le magasin physique reste roi, avec une proportion d’utilisateurs stable -97%-. L’hyper/supermarché étant, par exemple, toujours fréquenté par 80% des Français au moins une fois par mois.

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Oui, les Français aiment toujours acheter en magasin

Au rayon changements, c’est la progression de l’achat par le biais de canaux « alternatifs » qui se distingue. Le nombre de Français ayant réalisé au moins un achat sur tablette numérique a ainsi doublé l’an dernier (7% de la population, 22% parmi les 8 millions de possesseurs*). Concernant les smartphones, 5% des consommateurs s’en sont servi pour au moins un achat (9% des possesseurs).

Le e-commerce, lui, se porte bien, avec un Français sur cinq qui achète en ligne au moins une fois par mois (+6% par rapport à l’étude 2013). A noter que, toujours sur le Web, le marché du neuf (47% d’achat, +7%) se porte mieux que celui de l’occasion, dont la croissance stagne (un quart de Français acheteurs, comme en 2012).

Un boom du « second écran »

Du coté des autres canaux, la vente directe à domicile a séduit 10% des Français l’an dernier, quand l’achat par téléphone rassemble encore 8% d’adeptes. Dans le même temps, la part de consommateurs passés au moins une fois par un drive l’an dernier a augmenté de 3% (18% des acheteurs), même s’il semble atteindre la limite de son développement.

Le baromètre révèle enfin qu’un tiers des Français (32%) utilise « régulièrement » un second écran tout en regardant la télévision. « Un vrai phénomène de société », selon le PDG de CA Com, même si 93% des Français ne s’en sont encore jamais servi pour acheter (26% se déclarant « prêts » à le faire).

*Source GFK/Mediametrie

« Un accès plus rapide au prix »

Entretien. Pour Touslesbudgets.com, Rodolphe Bonnasse, PDG de CA Com, nous éclaire sur l’impact de la multiplication de ces canaux de vente sur le budget des consommateurs.

Touslesbudgets.com : En quoi cette multiplication des canaux de vente change-t-elle notre façon de consommer ?

Rodolphe Bonnasse : On n’achète pas moins, déjà, et cela offre de la diversité et des alternatives au consommateur sans détruire le commerce traditionnel. On a toujours besoin de se déplacer, de toucher, d’aller se confronter à un vendeur et même avec une offre inattendue, car dans tous les médias alternatifs, il faut que vous sachiez ce que vous voulez. Il y a aussi la disponibilité du produit : la plupart du temps, vous souhaitez acheter le produit et repartir avec. On passe à une ère de plus grande maturité, où l’équilibre des forces entre points d’achat est en train de se mettre en place.

TLB : Quel est l’impact sur les prix ?

R.B. : Cette multiplicité de points d’achat permet au consommateur de rentrer en contact avec l’offre de prix de manière beaucoup plus immédiate et elle oblige le commerçant à avoir une performance économique qu’il puisse prouver. Mais attention : il y a le prix -et là, pour le coup, tous ces nouveaux médias vous y donnent un accès très rapide- et l’image-prix -la corrélation entre la disponibilité du produit, le service, la marque qui l’opère et les garanties-. C’est cette image-prix que les commerçants doivent défendre, car elle reste l’élément déterminant du basculement d’un commerçant à un autre.

TLB : Le développement de canaux « alternatifs » est-il une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat ?

R.B. : L’impact, c’est avant tout de proposer des outils et des alternatives au consommateur. Les Français pilotent leur pouvoir d’achat avec un budget extrêmement serré : la moitié d’entre eux font leurs courses alimentaires à environ cinq euros près. Cela les rend plus précis dans la gestion de leur pouvoir d’achat. Et sur certains marchés, l’apparition de commerçants alternatifs -comme Free, par exemple-, a eu un impact sur le pouvoir d’achat de l’ordre de 1%. Or l’arrivée sur le marché de Free aurait sans doute été très compliquée s’il n’y avait pas eu tous ces points d’achat. L’écosystème mis en œuvre, c’est commerçant-client-point d’achat. C’est tout cela qui permet de toucher un maximum de clients avec des coûts assez faibles.

Propos recueillis par Benjamin Hay

© Vladimir Gerasimov – Fotolia.com

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