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L’accession à la propriété est un rêve pour de nombreux Français. Touslesbudgets.com a demandé à Pascal Tournier, commissaire général du salon Faire construire sa maison*, ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans la construction de son futur foyer.
Commencer par rencontrer un constructeur
Pour l’expert, il est bon d’entamer son parcours par une rencontre avec un constructeur, « car lui connaît des terrains à bâtir qui conviendront » à votre projet et pourra vous en proposer. Ils disposent en effet souvent « d’un important fichier de terrains ». Si à ce stade la question du financement (lire par ailleurs) vous a sûrement déjà traversé l’esprit, mieux vaut n’aller consulter son banquier qu’une fois le devis du constructeur en mains.
Voir plusieurs professionnels
Le constructeur assure la gestion des démarches administratives (permis de construire notamment) et des entreprises intervenant sur le chantier. Il est aussi garant de son bon déroulement et du respect des délais. Autant ne pas se tromper. « Il faut bien regarder le contrat qu’il propose et aller voir plusieurs constructeurs », conseille Pascal Tournier, pour qui un professionnel « de 50 ou 60 ans peut être plus rassurant mais n’est pas forcément bon ». Pour bien le choisir, l’expert a une astuce : « Demander à voir ses chantiers en cours ou des adresses de maisons qu’il a livrées il y a deux ou trois ans pour échanger avec les propriétaires. » A prix égal, pour une même maison avec une surface et des finitions identiques, Pascal Tournier recommande de se méfier « de celui qui est beaucoup moins cher quand, en moyenne, le prix est à peu près le même chez les autres ».
Prévoir large pour ses finances
L’enveloppe consacrée à votre projet dépendra de son envergure ou de sa localisation. Pascal Tournier prévient : « Il faut toujours prévoir de se garder une réserve si, plus tard, on veut construire une piscine ou agrandir sa cuisine ». En France, on estime le coût de construction d’une maison individuelle, terrain compris, à environ 200 000 euros pour une maison de 100 m². Selon une étude de l’institut CSA pour le groupe Guy Hoquet, publiée en mars*, 68% des nouveaux propriétaires ont recours à un apport personnel : deux tiers d’entre eux piochent dans leur épargne, le dernier tiers bénéficiant d’une aide de la famille (45 800 euros en moyenne). N’oubliez pas également que les taux de crédit immobilier, à peine au-dessus de 2%, restent à un niveau particulièrement bas.
Terrain : savoir où on met les pieds
Le terrain, pour notre expert, « c’est un coup de foudre », qu’il s’agisse de son emplacement ou de son environnement. Avec tout de même une mise en garde : « Se rapprocher à tout prix de son travail ou du centre-ville ne doit pas forcément être une priorité, car il est plus difficile d’avoir du confort sur un petit terrain ». Quoi qu’il en soit, ne négligez pas l’importance des équipements aux alentours (écoles, axes routiers, transports en commun…). Et soyez curieux. « N’hésitez pas à vous promener, à voir si des avions passent, conseille l’expert. Il faut aussi se poser des questions sur la rue des Marais ou des Sources, qui peuvent indiquer que l’on ne peut pas faire de sous-sols. » Une enquête de voisinage qui ne sera pas de trop : Pascal Tournier rappelle que le terrain représente « presque la moitié du budget terrain-maison en Ile-de-France et le quart au plan national ». Le prix moyen d’un terrain à bâtir toutes surfaces confondues (hors Ile-de-France), fin avril, atteignait 58 000 euros selon les statistiques des Notaires de France (entre 33 000 euros en Limousin et 134 000 euros en Provence-Alpes-Côte-D’azur).
Rester maître de son projet
Le constructeur gère la mise en œuvre de l’ensemble du projet et vous conseille. Mais le plan de départ reste le vôtre. « Lui donner un plan va l’aider, même s’il peut être amené à le redessiner en raison de contraintes techniques », explique Pascal Tournier. Vous aurez aussi votre mot à dire sur le devis proposé. « Plus on donne d’éléments, plus on a un retour rapide », insiste l’expert, pour qui le document « doit tout vous dire, on ne doit avoir aucune surprise ». Libre à vous, par exemple, de signifier au constructeur votre préférence pour un chauffage au fioul plutôt que pour le chauffage électrique qu’il vous propose.
=> Aller plus loin : [Vidéo] L’isolation par l’extérieur, une plus-value pour la maison
Une protection -a priori- garantie
L’expert l’affirme, « le particulier est absolument protégé » par le contrat signé avec le constructeur (assurance dommage-ouvrage, garantie décennale…). Des rendez-vous de chantier seront organisés régulièrement au fil de l’avancement des travaux. « En cas de sinistre très grave, le constructeur est de toute manière tenu de refaire », poursuit Pascal Tournier. Pensez à chercher la certification NF, qui « oblige » le constructeur à montrer qu’il répond à un certain niveau de qualité d’exécution. Ce qui ne dispense pas d’être vigilant : selon l’association de consommateurs CLCV, sur 300 dossiers de litiges qu’elle a traité en 2014, les malfaçons représentent 40% des cas (-14% sur un an), devant l’absence de levées de réserves (18%, +7%), la non-conformité (17%, +2%), les retards (16%, +4%) et les dépôts de bilan (9%, +1%).
Un chantier d’environ un an
« En général, entre le moment où les gens signent et celui où ils reçoivent les clés, il se passe un an. Comptez quatre à cinq mois pour une maison à ossature bois », explique Pascal Tournier. Le constructeur va vous donner un délai de livraison. Celui-ci peut varier en fonction des intempéries, de problèmes rencontrés par des entreprises intervenantes ou pour des contraintes règlementaires (sites protégés, par exemple). Dans tous les cas « le constructeur doit anticiper ces éventuels retards et des pénalités sont de toute façon prévues ».
=> Lire : La maison en bois gagne du terrain
Faire les finitions soi-même : soyez (bon) bricoleur
En règle générale, la maison est livrée finie, mais « il en existe qui sont prêtes à finir ou à décorer », souligne Pascal Tournier. Le constructeur ne devrait pas vous laisser faire le ravalement ou les tuiles, « mais on peut se réserver la pose des sanitaires ». L’expert rappelle que faire ces finitions soi-même « peut permettre une économie substantielle, mais tout ce que va faire le constructeur va rentrer dans vos garanties ». A vous de jauger de vos talents de bricoleur. Quant à l’auto construction : « Les gens veulent plus de confort avec la domotique ou les améliorations technologiques, ce qui n’est pas possible en auto construction », affirme Pascal Tournier. A noter que l’économie d’énergie fait désormais partie intégrante des nouvelles mises en chantier : depuis le 1er janvier 2013, toute nouvelle maison individuelle doit en effet respect les normes BBC (bâtiment basse consommation).
=> [Vidéo] : Bricoler moins cher grâce aux fins de chantiers
Pas d’a priori sur la maison connectée
Le fait que les constructeurs achètent ce type d’équipements par gros volumes aurait contribué à en faire baisser le prix. « Tout cela est beaucoup moins coûteux qu’avant, rapporte Pascal Tournier. Il y a trente ans, le PVC aussi était inabordable ». Pour lui, « le chauffage programmé, par exemple, peut être déjà compris dans le prix de la maison. Et si le constructeur ne le propose pas, les gens peuvent le faire. »
=> Lire : L’alarme pour la maison, un achat qui rassure ?
*l’évènement rassemblera cette année, du 18 au 20 septembre à Paris (parc des expositions de la Porte de Versailles), constructeurs, aménageurs fonciers, industriels et banques et organismes de prêt.
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