lemouvementassociatif-centre.org
Image default

Acheter périmé : la nouvelle tendance conso ?

Dans les rayons des supermarchés, les Français tentent davantage de glaner la bonne affaire. Par conscience environnementale ou pour faire plaisir au porte-monnaie, certains se tournent en priorité vers des produits périmés ou presque. En 2015, biscuits mous riment avec petites économies.

Profiter des articles à prix réduit

Chaque année, un Français jette près de 20 kilos de denrées alimentaires consommables, parfois encore emballées. Le chiffre effraie mais il faut continuer à respecter certaines règles. « On ne rigole pas avec la viande hachée ! », insiste Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation pour l’association de consommateurs UFC-Que choisir. Selon lui, se risquer à manger des aliments dont la date limite de consommation (DLC) est dépassée, peut être très dangereux : « Après plusieurs jours, une pâtisserie à la crème reste très appétissante. Pourtant les bactéries ont proliféré à vitesse grand V, et vous pouvez finir à l’hôpital. »

Quelles solutions peut-on alors envisager pour réduire le gaspillage alimentaire sans se rendre malade ? Paul-Adrien Menez a peut-être trouvé l’idée qui va révolutionner nos habitudes de consommation. En partenariat avec des supermarchés bretons, il répertorie sur son site internet les aliments en phase d’être périmés (de deux jours avant, jusqu’au soir même). Et les clients en redemandent : « Les gens arpentent les rayons frais seulement après avoir jeté un œil aux yaourts disponibles dans notre bac Zéro-gâchis ». Un succès pour la start-up éponyme qui prévoit d’embaucher sept personnes dans les prochaines semaines pour répondre à la forte sollicitation des consommateurs. « Avec la crise économique, les Français cherchent à manger moins cher. Ils savent qu’ils achètent des produits presque périmés et s’engagent à les consommer immédiatement ».

Voir notre vidéo sur l’initiative Zéro-gâchis

« Avant de jeter, on goûte »

Dos aux produits frais, d’autres aliments affichent fièrement une DLUO, une date limite d’utilisation optimale. Certains magasins n’hésitent pas à les vendre… alors que la date est dépassée. Biscuits secs, boîtes de conserves et autres produits lyophilisés ne présentent aucuns risques sanitaires. « Ils seront simplement mous ou un peu moins bons, note Olivier Andrault. Donc avant de les jeter, on goûte. »

Les retraités semblent se diriger en priorité vers ce type d’articles. Les cadres aussi, mais pour d’autres raisons. Renaud Debailly explique : « Les CSP + souhaitent consommer autrement, d’abord pour réduire leur empreinte sur l’environnement ». Ce maître de conférences en sociologie à la Sorbonne à Paris, poursuit : « Pour les grandes marques aussi cette prise de conscience collective est importante. En plus de faire un geste économique, elles gèrent leur image verte et responsable. »

Des techniques marketing également dénoncées par l’UFC-Que choisir. Suite à une étude sur dix aliments frais (yaourt blanc et yaourt aux fruits, crème dessert, blanc de poulet, saumon fumé, salade emballée…), les membres de l’association ont découvert que trois semaines après la DLC, aucun des produits laitiers ne présentait un pourcentage de bactéries alarmant. « Pour éviter ce gaspillage, on demande aux pouvoirs publics de mieux contrôler les chaînes de production. »

Les anti-gaspi exigent aussi des nouvelles étiquettes. Plus claires, plus faciles à comprendre. « Aujourd’hui elles se ressemblent trop (″À consommer jusqu’au″ ; ″À consommer de préférence jusqu’au″), et elles embrouillent les esprits », poursuit Olivier Andrault. L’association recommande alors la création d’un autocollant ″À consommer impérativement avant le″, pour éviter que le bifteck encore sous cellophane ne se retrouve aux côtés des épluchures, au fond de la poubelle.

==> Aller plus loin : notre dossier complet sur les nouvelles tendances alimentaires

Camille Lhost – © Minerva Studio – Fotolia.com

A lire aussi

Facture d’énergie : petits gestes pour grands effets

Irene

Ces enseignes qui font le choix du e-commerce multicanal

Irene

Wiko bouscule les lignes du marché du smartphone

Irene

Le bus pour des vacances moins chères

Irene

Le TGV repart à la chasse aux clients

Irene

5 astuces de grand-mère pour entretenir sa maison

Irene