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Le match : Couches jetables VS couches lavables

Longtemps, le côté pratique et moderne de la jetable a séduit alors que les lavables semblaient réservées à quelques écolos-hippies. Mais aujourd’hui, loin des langes à l’ancienne tenus par une épingle à nourrice, la couche lavable est une réalité high-tech et représente même une véritable alternative crédible.

Budget :

– Même si votre bébé est un génie, il lui faudra environ deux ans et demi pour apprendre à être propre. Au rythme de 6 changes par jour la première année, puis 4 par la suite, il en usera au total 4 380. Au rayon petite enfance du supermarché, le prix de la couche grimpe avec l’âge. Au final, le budget atteint approximativement les 1 300 euros, sans compter les crèmes et autres accessoires pour la propreté et le soin de la peau.

– Pour deux ans et demi de changes, vous avez le choix entre un pack de 18 couches taille unique à 300 euros ou un lot de 36, de tailles multiples, pour 500 euros. Comptez pour le nettoyage douze bidons de lessive écolo à 12,5 euros chacun. Ajoutez la dépense en eau et en électricité de 364 machines et vous obtenez un total de 540 à 740 euros selon le lot adopté.

Résultat : lavables 1 – 0 jetables

Si pour les couches lavables l’investissement de départ peut paraître élevé, la facture globale donne le sourire. Et comme en plus vous pouvez les réutiliser pour les futurs bébés…

==> Lire aussi : 4 800 euros de courses par an pour les parents d’un bébé

Impact écologique :

– C’est le principal reproche fait à la couche jetable. Jusqu’à 2 ans et demi, on estime que bébé va utiliser 1 tonne de couches jetables. Et chaque couche va mettre 500 ans à se dégrader. Enfouies ou incinérées au tarif moyen de 135 euros la tonne, les couches jetables pèsent également lourd dans le budget de la collectivité. De plus, en décharge, elles génèrent des jus chargés de matières organiques et de métaux lourds. Et leur fermentation provoque l’émanation de biogaz, dont du méthane, troisième gaz responsable du dérèglement climatique, après le CO2 et les fréons. Quant à la production des couches jetables, elle n’est pas vraiment « écologiquement correcte » : des millions d’arbres sont abattus chaque année pour fabriquer de la cellulose, et l’eau rejetée après la production est bourrée de produits chimiques…

– Les couches lavables génèrent une quantité de déchets minime puisqu’en 2 ans et demi, un enfant a besoin d’environ 30 couches lavables qui seront lavées 137 fois (sur la base de 4,5 changes par jour). En revanche, les couches lavables présentent, d’autres impacts sur l’environnement notamment à travers les consommations d’eau et d’énergie engendrées. Mais, il existe néanmoins des moyens de limiter son impact écologique par quelques gestes simples et finalement de bon sens. Il s’agit de ne laver ses couches que dans une machine à pleine charge, à 60° maximum plutôt qu’à 90 et de privilégier le séchage à l’air libre. Ensuite, il existe également des lessives bio, certaines disposant de l’écolabel européen.

Résultat : lavables 1 – 0 jetables

Là, il n’y a pas photo. De son mode de production à sa mise en déchet, la couche jetable reste extrêmement polluante. Si l’on peut reprocher à la lavable sa forte utilisation d’eau et de lessive lors des lavages, un usage optimal la rend beaucoup plus écologique.

==> Aller plus loin : Lessives, l’alternative écologique

Praticité :

– Sachant que vous allez changer bébé plus de 4000 fois jusqu’à ses 2 ans et demi, l’aspect pratique est crucial pour ne pas se transformer en galérien des couches ! Et avec les jetables, pas de soucis, on enlève, on plie et on jette.

– C’est souvent le manque de praticité qui effraie au moment de choisir la couche lavable. Pourtant, oubliez les carrés de coton à plier et ajuster sur l’enfant puis à fixer avec une épingle à nourrice, les couches à laver sont maintenant préformées, munies d’élastiques aux cuisses et à la taille, mais aussi de velcro pour fermer et repositionner aisément. Ces couches comportent toutes aujourd’hui une fine doublure en cellulose qui recueille les besoins de bébé et qui se jette dans les toilettes. Le reste passe au tambour.

Résultat : lavables 0 – 1 jetables

Les couches jetables sont évidemment plus pratiques que les couches lavables, mais ces dernières ne sont pas aussi galère qu’on l’imagine.

Efficacité pour bébé :

– Ce que l’on demande avant tout à une couche, c’est d’absorber. Et là, pas de soucis, les couches jetables ont une longueur d’avance, et les grandes marques se livrent sur cette question une guerre sans merci. Mais, hermétiques comme un sac plastique, les jetables font monter la température dans la couche de bébé, ce qui pour beaucoup de bébés entraîne de l’érythème, les fameuses plaques rouges sur les fesses. Un risque renforcé par la présence dans les jetables du polyacrylate de sodium (SAP). Cet absorbant très puissant serait soupçonné de provoquer de graves allergies.

– Les couches lavables ne contiennent aucun produit de synthèse. Vous protégez donc votre enfant d’une exposition chimique. De plus, avec elles, la peau de bébé respire, ce qui permet d’éviter l’érythème fessier, ennemis des bébés et des parents. Mais malgré de gros progrès ces dernières années, la lavable reste moins absorbante qu’une jetable mais cette différence est pour de nombreux pédopsychiatres un avantage : en effet l’enfant qui sent qu’il est sale va de lui-même apprendre plus vite à être propre.

Résultat : lavables 1 – 1 jetables

Il faut reconnaître un meilleur pouvoir absorbant pour les couches jetables. Mais cet avantage est aussi contrebalancé par le risque accru d’allergies causé par les produits chimiques dans les jetables et par leur fermeture hermétique.

Conclusion :

jetables 2 – 3 lavables

Loin d’être la croix et la bannière pour les parents, les couches lavables constituent aujourd’hui et depuis les dernières innovations sur ce produit la solution la plus économique, la plus saine… et la plus écologique lorsqu’elles sont utilisées de façon optimale. A part leur praticabilité, les couches jetables n’ont aujourd’hui plus grand-chose à faire valoir.

==> Lire aussi : notre dossier complet sur les dépenses de consommation liées à l’arrivée de bébé

Julien Auduc

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