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Sport, musique, danse… les activités se payent aussi

Thérèse B. a trois enfants de 7, 10 et 14 ans. « Le plus grand fait du judo, le deuxième du tennis et la petite dernière veut se mettre cette année à la danse. C’est un budget relativement important. En septembre en comptant les inscriptions et les équipements, il va falloir débourser près de 400 euros ». Dans le détail, il faut compter 130 euros pour s’inscrire au club de tennis de la ville, 110 euros pour le judo et 80 euros pour faire de la danse dans une structure municipale. À ce prix-là, il faut rajouter l’achat d’équipements. « Cette année je vais devoir racheter un kimono pour le grand et une tenue de danse pour ma fille. J’ai déjà tout repéré à Decathlon sur Internet. 15 euros pour le kimono et environ 40 euros pour le justaucorps, les collants et les pointes. Pour le tennis, nous avons déjà la raquette et les baskets », confie la mère de famille. Pour cette famille qui n’a droit à aucune aide, les deux parents travaillent et dépassent les plafonds, ces dépenses n’ont rien d’anecdotique et doivent être anticipées.

« 400 euros pour mettre l’aîné au judo, le deuxième au tennis et la dernière à la danse »

D’un club à l’autre, le prix d’une licence varie. Il est généralement compris en entre 100 et 200 euros à l’année. Ce tarif tient compte des infrastructures, de l’encadrement ainsi que du paiement des assurances obligatoires à la pratique d’un sport. Localement, chaque association sportive doit également remettre une somme à sa fédération par joueur licencié. La Fédération française de handball explique ainsi par la voix de son trésorier Alain Koubi : « faire très attention à proposer un coût faible pour les jeunes de – de 15 ans. Nous avons seulement voulu majorer la licence par une cotisation emploi (3,60 euros) qui permet de développer notre sport en recrutant du personnel qualifié ».

En Seine-et-Marne, au FC Melun par exemple, Thomas, bénévole au club explique : « Pour l’école de foot, la licence coûte 160 euros cette année. Nous venons de l’augmenter de 20 euros, mais nous fournissons un short, des chaussettes et un survêtement à chaque enfant. Pour les petits, il n’y a pas trop de soucis pour les paiements. Nous permettons aux parents de payer en plusieurs fois et nous nous organisons pour qu’ils puissent récupérer les aides de la CAF. Nous rencontrons par contre plus de difficultés avec les ados passés 15 ans dont certains parents ne peuvent ou ne veulent plus payer la licence ».

Sport scolaire et centres culturels municipaux

Il ne faut pas non plus négliger les possibilités offertes par le sport scolaire. Les associations sportives des établissements scolaires permettent aux enfants de bénéficier de moindres coûts. À Paris par exemple, des Centres scolaires sportifs (CSS) permettent de pratiquer, le mercredi et pendant les vacances scolaires, 25 sports différents et gratuitement. Autre exemple à Limoges, où la mairie organise pendant toute la période scolaire, les « mercredis sportifs », où les enfants de 4 à 11 ans peuvent gratuitement pratiquer ou s’initier au sport de leur choix pendant l’après-midi.

À l’instar de nombreuses autres villes, la capitale limousine propose également dans ces centres culturels des cours de différents types de danse ou de gymnastique, de théâtre et de musique. Pour les habitants, cela ne coûte que le prix de l’adhésion au centre (25euros) + 50 euros à l’année pour l’activité. Au conservatoire de la commune, la pratique musicale reste néanmoins accessible puisqu’il faut compter 84 euros annuels pour le cours de solfège et l’apprentissage d’un instrument. Bien sûr, dans tous les cas le piano, le violon ou la guitare reste à la charge des parents.

Solidarité et bourse aux échanges pour les équipements

« Pour nous, il est inconcevable qu’un jeune qui veut faire du sport en soit empêché pour des raisons financières », explique Karim éducateur dans un club de rugby en région Parisienne. « Avec le Président nous aidons les parents à demander les aides auxquelles ils ont droit, et au cas par cas nous en aidons certains dans des situations vraiment précaires en organisant des événements pour récolter des fonds. En restant bien sûr le plus discret possible », continue-t-il. Dans ce club comme dans beaucoup d’autres, une bourse aux échanges se déroulera lors du deuxième entraînement de la saison pour équiper tous les jeunes. « Les parents amènent les affaires, survêtements, crampons, shorts… trop petites et peuvent se les échanger », détaille l’éducateur. Tous ceux qui ont un grand frère ou une grande sœur savent bien que depuis toujours les vêtements se réutilisent également dans une même famille. C’est évidemment encore plus vrai en ce qui concerne les tenues de sport.

Julien Auduc

Crédit : FFF

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