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Skoda, « offrir toujours plus pour le même prix »

Après une année 2013 compliquée (-13.9% de ventes), Skoda est à fin septembre la seule marque du groupe Volkswagen (Audi, Seat, Skoda et Volkswagen) en progression sur les ventes aux particuliers*. Touslesbudgets.com est allé rencontrer Luc Chausson, directeur France de Skoda, pour en savoir plus sur sa stratégie dans l’hexagone.

Touslesbudgets.com : Comment se porte Skoda en France ?

Luc Chausson : Pour l’instant, plutôt pas mal, puisque dans un marché qui en est –en gros- à +2%, nous sommes à +11% à fin septembre. C’est un marché qui reste compliqué, puisque ce sont les ventes aux entreprises qui le tiennent. Pour notre part, nous attendons beaucoup du lancement de la nouvelle Fabia, qui représente à peu près 30% de nos ventes.

TLB : Quel est le profil de l’acheteur de Skoda en France ?

L.C. : Il n’y a pas de profil-type, car nous prenons un peu à tous les constructeurs, en particulier les Français, avec un peu plus de Peugeot que de Citroën et un peu plus de Citroën que de Renault.

TLB : Comment vous positionnez-vous en termes de prix ?

L.C. : Nous proposons d’en offrir toujours plus pour le même prix, sans avoir les prix les moins chers du marché. Par contre, l’addition du prix et des équipements est remarquable. Sur la nouvelle Fabia, par exemple, en comparaison aux autres véhicules du segment, nous sommes entre 400 et 1 000 euros moins chers.

TLB : Le prix n’est donc pas l’argument premier de la marque ?

L.C. : Non, c’est un package complet. Il y a le prix, qui est important, mais aussi les équipements. Et ce qui fait aussi notre force, c’est la place à l’intérieur. Le coffre de la Fabia est le plus grand du segment.

TLB : Skoda appartient à Volkswagen depuis 1991. Quelle est la sa place dans la stratégie du groupe ?

L.C. : Chaque marque a sa propre place, chacune concourant à l’objectif 2018, qui pour le groupe est d’être numéro 1 dans le monde. Pour ça, il faut passer par des volumes, à la construction desquels chaque marque participe. Le but de Skoda c’est, à l’horizon 2018, de vendre 1,5 million de véhicules dans le monde.

TLB : On évoque là une stratégie mondiale. Mais la France est-elle un marché fort pour la marque ?

L.C. : Il est très important en termes de volume, tout en étant très influencé par les constructeurs français, qui représentent plus de la moitié des ventes. La part de marché de Skoda en France est donc inférieure à celle dont elle dispose dans certains pays, en raison de ce poids des constructeurs nationaux.

TLB : Est-à-dire qu’il est plus difficile pour une marque étrangère de s’imposer en France qu’ailleurs ?

L.C. : Quoiqu’on en dise, le sentiment d’« acheter français » est toujours présent, même si les clients regardent partout. Et la proximité des constructeurs français est très importante dans les petites villes ou les villages alors que nous, constructeurs étrangers, ne pouvons être partout.

TLB : Les ventes de véhicules diesel reculent en France. Comment en tenez-vous compte ?

L.C. : Nous avons donc noté que sur certains produits, comme la Fabia, l’essence est en train de prendre une place prépondérante et que même sur Yeti, notre petit SUV, le rapport diesel/essence est en train de s’inverser. Il y a deux raisons majeures à cela : le prix du diesel qui ne cesse d’augmenter et devient plus difficile à rentabiliser pour un client qui ferait peu de kilomètres, et dans le même temps, les moteurs essence qui redeviennent un peu à la mode. Ils sont aujourd’hui très modernes après avoir fait l’objet de beaucoup d’investissement de la part des constructeurs.

TLB : Où en êtes-vous du développement des motorisations électriques et hybrides ?

L.C. : Ces énergies alternatives sont encore des produits de niche qui représentent des investissements très importants en termes de développement, et qui dans le même temps sont très subventionnés par les différents gouvernements. La position du groupe et de la marque est de dire que l’on peut encore beaucoup optimiser les moteurs essence, ceux qui sortent aujourd’hui étant bien plus efficients. Sur Fabia, on est passés sur une motorisation essence qui permet d’alléger le poids de la voiture, d’émettre moins de Co² et de consommer jusqu’à 17% de carburant en moins.

TLB : Les ventes de véhicules hybrides et électriques ont du mal à décoller en France (à peine 40 000 unités l’an dernier). Cela ne vous décourage-t-il pas à vous y lancer ?

L.C. : Non. Il s’agit, d’une certaine manière, d’une révolution technologique mais tout le monde oublie qu’aujourd’hui, avec une voiture moderne, on peut partir le matin et faire dix kilomètres ou en faire mille alors que les véhicules électriques sont faits pour des parcours très « normés » . C’est pour cela qu’il y a plus d’entreprises ou d’administrations -qui ont des parcours-types tous les jours- qui vont les utiliser.

TLB : L’année 2014 est-elle une année de rebond pour le marché automobile en France ?

L.C. : Structurellement, non. Il y a, cependant, deux raisons pour lesquelles le marché est en légère progression : les entreprises se portent bien en termes d’achat –les loueurs longue durée le confirment- et vous avez un produit-niche, les petits SUV, qui à eux seuls représentent plus que la progression du marché. Si on ne les avait pas, le marché serait structurellement négatif.

Propos recueillis par Benjamin Hay

Données CCFA*

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