En un an, le prix des réparations automobiles a augmenté de 3,5%. Une forte hausse qui pousse de nombreux automobilistes à retarder leur visite chez le garagiste alors que l’autorité de la concurrence dénonce le quasi monopole des constructeurs sur les pièces détachées.
En un an, les tarifs des réparations automobiles ont augmenté de 3,5%, selon des chiffres de l’Insee rapportés par le site spécialisé dans l’entretien automobile Drivepad.fr. Soit plus que l’inflation, qui n’a progressé que de 0,7% sur la même période. Conséquence : un tiers des Français n’aurait plus les moyens de présenter leur véhicule à temps pour le contrôle technique. Pour le premier contrôle comme les suivants, les reports tournent autour de quatre mois.
D’après cette étude, le budget automobile global des Français reste stable, autour de 500 euros (+0,28%), le prix des assurances et des carburants ayant de leur côté reculé de 2,3% et 4,1% sur un an. « On assiste à un changement des comportements. Les Français tirent sur les prix, les dépenses, y compris sur le budget entretien de l’automobile. Les plus modestes savent qu’ils vont payer très cher leurs réparations et préfèrent payer une amende de 137 euros (en cas de contrôle technique dépassé) plutôt que de payer 200 à 300 euros pour une révision », explique Eric Bataille, PDG de Drivepad. Des défauts d’entretien également mis en évidence par d’autres. Ainsi, selon l’équipementier Bridgestone, 25% des véhicules en circulation ont des pneus lisses, et 78 % roulent sous-gonflés.
Le monopole des constructeurs sur les pièces détachées remis en cause
C’est l’envolée du prix des pièces de rechange qui est en cause. Depuis douze ans, il a progressé de 8% en France. Une évolution unique en Europe. Sur la même période, leur coût a reculé de 5% en Allemagne et au Royaume-Uni et même de 15% en Espagne ou en Italie, d’après le site drivepad.fr. L’autorité de la concurrence a d’ailleurs jeté un pavé dans la marre en appelant à la libéralisation progressive de la distribution des pièces détachées «visibles» (ailes, capots, pare-chocs, pare-brise, feux, rétroviseurs…) destinées aux réparations… Aujourd’hui, le marché est détenu par les seuls constructeurs, au nom de la protection du droit des dessins et modèles et du droit d’auteur.
« Les constructeurs détiennent un véritable monopole légal sur plus de 70% des ventes de pièces, et sont en duopole avec l’équipementier sur les 30% restants. Les réparateurs sont par conséquent tenus de s’approvisionner pour une part importante de leurs besoins auprès des distributeurs du réseau constructeur», explique l’autorité de la concurrence dans son communiqué.
Pour ménager les constructeurs dans un contexte économique difficile, la solution proposée est de ne lever la restriction, de manière progressive et maîtrisée, uniquement pour les pièces de rechange destinées à la réparation à travers une « clause de réparation ». Un système d’ores et déjà en vigueur aux États-Unis et en Allemagne, et adopté en droit par 11 pays de l’UE.
Selon sa proposition de calendrier prévisionnel, seules les pièces de vitrage et d’optique seraient concernées la première année (soit 30% du marché), à partir de la 2e année, viendraient s’y ajouter les rétroviseurs et pare-chocs (60-70%) et enfin les pièces de tôlerie pour une libéralisation totale à partir de la 4e ou 5e année.
Touslesbudgets.com
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