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La cueillette en libre-service, une autre façon de faire son marché

Et si vous alliez cueillir vos fruits et légumes directement chez le producteur ? Le système de cueillette en libre-service n’est pas nouveau mais continue de faire des adeptes. Ecologique, conviviale, saine et surtout économique, cette pratique est proposée par de nombreuses fermes à travers la France.

Certaines exploitations proposent aux consommateurs de venir cueillir eux-mêmes leurs fruits, légumes et même leurs fleurs directement à la ferme. Nul besoin d’être un as du jardinage pour s’en sortir, le matériel est fourni et les conseils sont gratuits !

En ce qui concerne les prix, tout le monde est gagnant. Ce circuit court permet d’éviter le passage en grande distribution. Sans intermédiaire le produit est moins cher avec plus de marge pour le producteur. « Nous pratiquons des tarifs dégressifs, plus le client prend de fruits ou de légumes plus il bénéficie de tarifs avantageux », explique Mathieu Becuwe, agriculteur à la ferme de Hoymille près de Bergues (59). Dans cette ferme, si vous prenez 15 kilos de fraises vous les paierez moins de trois euros le kilo. « Sur certains produits le client peut faire des économies de 10 à 50 % par rapport au prix des grandes surfaces », détaille-t-il.

Pour les petites quantités, les tarifs se rapprochent de ceux de la grande distribution (le kilo de fraise passe à 4 euros le kilo). Les fraises françaises sont vendues en supermarché à 5,56 euros en moyenne*. Et pour les produits parfois moins chers, l’agriculteur insiste sur la qualité gustative : « Une tomate fraîche cueillie en pleine saison dans nos serres a tellement de goût qu’elle est difficilement comparable à une tomate ayant été cueillie en avance puis transportée et emballée », affirme-t-il.

En plus de prix avantageux, la cueillette en libre-service est une démarche éco-responsable avec un transport réduit des marchandises. C’est aussi une façon de soutenir la main d’œuvre locale. En cas de beau temps, cela peut devenir la sortie familiale du week-end, faute de jardin potager à la maison, les enfants pourront découvrir comment poussent leurs fruits préférés. Enfin, l’achat de produits frais permet de créer du lien social avec les producteurs. « Nous avons un contact direct avec le client qui nous touche beaucoup, surtout lorsque la météo est difficile et que l’on nous soutient », remarque Mathieu Becuwe.

Inconvénients naturels

Condition inhérente à la cueillette, seuls les fruits et légumes de saison sont disponibles et la météo n’est pas toujours au rendez-vous. Certains produits ne sont pas proposés à la cueillette pour des raisons pratiques : « Les endives poussent en hiver et nos cueillettes sont ouvertes de fin avril à mi-novembre, en plus le procédé est trop technique pour le faire à la main », explique le jeune producteur. Il vous restera les pommes, les fruits rouges, les aubergines, les tomates et même des fleurs pour vous consoler ! En cas de retard dans la saison, la ferme vous prévient, sur son site ou par newsletter, de l’impossibilité de récolter le produit à la date prévue. En sens inverse, comme l’explique Mathieu Becuwe : « Si nous produisons plus que prévu, nous proposons des promotions à nos cueilleurs. »

Pour les citadins, il faudra investir dans une paire de bottes. Au niveau du matériel, à la ferme de Hoymille, sécateurs, couteaux, brouettes et sacs réutilisables sont fournis. Le frère cadet de l’exploitation tient à préciser : « Les sacs sont payants, mais les personnes qui le souhaitent peuvent emmener leurs contenants, de même que s’ils le préfèrent ils peuvent emmener leurs sécateurs ».

Reste à trouver le temps. « Entre le transport et la cueillette, trois heures minimum sont nécessaires, puis il faudra trier les fruits et légumes chez soi », détaille l’agriculteur du Nord. Ce qui explique, en partie, que les jeunes ne sont pas si nombreux dans les champs. « La tendance à la consommation en circuit court est réelle et les jeunes parents trentenaires soutiennent le concept à 300 % mais ils n’ont pas beaucoup de temps », témoigne Mathieu Becuwe. Il constate que « les soutiens de cette génération sur les réseaux sociaux sont nombreux, il ne nous reste qu’à transformer l’essai ! ».

Pour les pressés, ceux qui ne peuvent s’adonner au plaisir de la cueillette, les fermes prévoient des paniers de saison, plus chers puisqu’ils incluent les coûts de main d’œuvre. Mais pour les plus motivés, afin de trouver des lieux de cueillette à proximité de chez soi, il existe des sites spécialisés comme celui de Chapeau de paille, le réseau national des producteurs proposant la cueillette, ou « Chacun son bio », axé uniquement sur les exploitations bio. Une rapide recherche sur les Pages Jaunes vous indiquera où se trouve la ferme la plus proche prête à vous ouvrir ses portes.

*Familles Rurales Observatoire des prix « Fruits et Légumes » Eté 2015

Marine Couderette – © Cueillettes Chapeau de paille

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