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Pour Adagio, « le but n’est pas de concurrencer l’hôtel »

A l’heure où les Français sont de plus en plus friands de séjours courts, Touslesbudgets.com est allé demander à Malena Salles-Cook, directrice des ventes d’Adagio, où en était l’offre d’aparthotels en France. Un mode d’hébergement méconnu du grand public, qui représente tout de même le quart de l’offre hôtelière globale dans le pays.

Touslesbudgets.com : Comment se porte le marché de l’aparthotel en France ?

Malena Salles-Cook : Il est nouveau mais se développe bien, notamment sur le voyage d’affaires, sa cible naturelle. L’aparthotel n’est toutefois pas un réflexe, c’est pour cela que nous avons édité un Livre Blanc, afin de renforcer sa notoriété auprès du voyageur d’affaires comme du grand public. Aujourd’hui, la majorité de notre clientèle est une clientèle d’affaires.

==> Lire
: Le Livre Blanc d’Adagio

TLB : Comment explique-t-on que l’aparthotel soit si peu connu du grand public ?

M.S.-C. : C’est quelque chose de nouveau qui porte un nom qui n’est pas un mot du dictionnaire. Le terme d’aparthotel a été créé pour le positionner sur le marché comme un appartement avec un service hôtelier. Parler de résidence, qui peut être la même chose, lui aurait donné une connotation très loisir. On essaie donc d’avoir une approche davantage tournée vers le grand public pour donner de la lisibilité à l’aparthotel, mais il reste encore du chemin.

TLB : Qu’est-ce qui différencie l’aparthotel de l’hôtel ou de la location d’appartement ?

M.S.-C. : Principalement, le fait que l’on puisse y cuisiner. Dans les hôtels, les normes empêchent d’avoir un coin cuisine. Il y a ensuite la superficie : avec deux, trois pièces ou plus, on n’est plus dans une chambre d’hôtel. Nous n’avons également pas de restaurant, simplement une salle de petit-déjeuner. Ce qui nous différencie de l’appartement, c’est l’aménagement et la modularité. Si la majorité de nos clients sont des hommes, nous avons de plus en plus de femmes, rassurées par l’accueil et la normalisation de nos appartements. Chez nous, on est sûr de trouver un lit avec un oreiller, une cuisine avec des ustensiles, un lave-vaisselle avec des tablettes…

==> Aller plus loin : Hôtels : faut-il se fier au système d’étoiles ?

TLB : A quels types de séjours touristiques l’aparthotel peut-il convenir ?

M.S.-C. : Il peut s’adapter à un certain nombre de situations de la vie : quand on recherche un appartement, quand on a besoin de soins qui peuvent durer et bien sûr pour les loisirs. Il y a vingt ans, les vacances se passaient au bord de la mer ou à la montagne. Aujourd’hui, il y a un attrait pour la ville, la culture, la découverte des musées ou des parcs d’attraction. L’aparthotel est donc parfait pour les city breaks, ces week-ends courts ou longs en ville. Quoiqu’il en soit, le grand public vient de plus en plus vers nous, grâce notamment aux solutions comme Airbnb, qui ont aidé à démocratiser l’appartement, même si c’est une offre différente de la nôtre.

==> Lire : L’interview de N.Ferrary, directeur France d’Airbnb

TLB : Ces nouvelles formes d’hébergement ne constituent pas davantage une concurrence ?

M.S.-C. : Sur l’appartement pur et dur oui, mais notre produit ne se limite pas à cet aspect-là. On voit donc plutôt Airbnb comme un acteur complémentaire au marché. Il y a de la place pour tout le monde et ces nouvelles offres permettent de vivre une expérience différente. Nous devons nous renforcer en améliorant ce qui est plébiscité chez ces acteurs-là. Le consommateur ne peut être que gagnant.

TLB : En optant pour l’aparthotel, le consommateur est-il gagnant sur le prix ?

M.S.-C. : Il y a un avantage financier dans la mesure où à la différence d’un hôtel, l’aparthotel permet de cuisiner. Or, au cours d’un séjour à Paris, entre le prix d’un repas dans l’appartement et à l’extérieur, le calcul est vite fait. Ensuite, quand on loue un deux pièces avec quatre amis, on en divise le coût par quatre. Là non plus, ce n’est pas la même chose qu’une chambre d’hôtel. Mais le plus intéressant chez nous pour le particulier, c’est la dégressivité du prix, car on n’a pas forcément accès à la négociation dans d’autres types d’hébergement. Chez nous, dès la quatrième nuit, on bénéficie d’un tarif : plus vous restez, moins vous payez.

TLB : Cela ne va-t-il pas à rebours de la tendance qui veut que les Français privilégient de plus en plus les séjours courts ?

M.S.-C. : Vu sous cet angle, oui. Mais on ne cible pas ces Français-là mais plutôt les city breakers en séjour long week-end, des voyageurs qui viennent pour découvrir la ville. Le but n’est de toute façon pas de concurrencer l’hôtel : notre business model se base sur des réservations de quatre nuits ou plus, autrement nous n’aurions plus de disponibilités pour des voyageurs en moyens et longs séjours.

TLB : Quelle est la priorité pour rendre l’aparthotel plus attractif pour le touriste ?

M.S.-C. : Être toujours plus connectés avec l’environnement de l’aparthotel en y apportant une expertise plus forte car les voyageurs, souvent, ne connaissent pas la ville. C’est un marché où il y a encore beaucoup de choses à faire.

Propos recueillis par Benjamin Hay – ©DR Adagio

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