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Héberger un jeune : les seniors osent

Depuis une dizaine d’années, la colocation intergénérationnelle s’est installée petit à petit en France. A la croisée des chemins entre lien social et complément de revenu, touslesbudgets.com est allé à la rencontre de Fabienne, 62 ans, qui vit seule. Cette retraitée Bordelaise accueille depuis deux ans des étudiants chez elle pour subvenir à ses besoins.

Fabienne a beau reconnaître qu’elle a opté pour la colocation intergénérationnelle d’abord « pour gagner un peu plus d’argent » –la pension moyenne est de 1 256 euros en France-, elle n’a que de bons mots pour décrire cette expérience entamée il y a -déjà- un peu plus de deux ans. Au bout de quatre années de retraite -prise à 56 ans-, cette ancienne gestionnaire dans une société immobilière a fini par se laisser convaincre par le bouche-à-oreille, qui lui conseillait la collocation avec un(e) étudiant(e) pour arrondir ses fins de mois. Elle accueille ainsi dans son grand appartement des étudiants, souvent venus en France apprendre la langue le temps de quelques semaines, par le biais du site logement-seniors.com. Elle ne le fait « pas toute l’année », mais suffisamment pour compléter ses revenus. Fabienne préfère garder pour elle le montant de sa pension de retraite. On saura juste qu’elle « n’est pas assez élevée ».

Le revenu généré par la colocation, entre 300 (chambre seule) et 380 euros par mois (chambre + repas) tombe alors à pic. « Sans ça, je ne pourrais rien faire, explique la retraitée. Cela m’offre un petit complément qui me permet, notamment, de gérer les imprévus ». Et Fabienne d’évoquer un récent problème sur sa voiture, « de quoi déstabiliser un budget ». Autant d’arguments financiers qui ont suffit à la convaincre, quand bien même son entourage -hormis ses enfants- lui ai déconseillé d’accueillir un colocataire. Qu’importe, dans la mesure où « pour les personnes qui vivent seules, les charges comme le chauffage ou l’eau deviennent de plus en plus importantes », insiste t-elle.

« Dix euros par jours, ce n’est pas la panacée »

Aujourd’hui, pas le moindre regret. Dans son appartement où les colocataires disposent « d’une grande chambre, d’un lit, d’un bureau et d’un placard », l’alchimie entre les générations s’effectue sans difficultés, « du moins de mon coté », s’amuse Fabienne, issue d’une famille nombreuse. Chez elle, une ribambelle de nationalités ont défilé en plus de jeunes français. Elle qui ne cherche « pas de profil particulier », a ainsi reçu -entre autres- une Danoise, deux Américains, une Japonaise. La dernière colocataire en date (partie au début du mois) était Taïwanaise. Elle avait 37 ans. Car s’ils sont en majorité jeunes, certains « invités » de Fabienne avaient aussi 40 ou… 56 ans. Des rencontres qui se sont « toujours bien passées, explique t-elle. Je ne parle pas plusieurs langues mais on se débrouille. Il y a toujours un traducteur et les gens que j’accueille parlent un peu français ».

Fabienne n’est « pas maniaque, pas embêtante », mais pose juste certaines règles de politesse, car, chez elle, « ce n’est pas un hôtel non plus ». On prévient quand on rentre tard. Une seule fois elle s’est inquiétée « pour un jeune qui sortait souvent et n’avait pas prévenu » qu’il rentrait tard. Quoiqu’il en soit, elle se dit prête à continuer la collocation encore longtemps, « tant qu’il ne m’arrive pas de mésaventure ». Elle cherche actuellement un nouvel arrivant, sans se presser. Coté finances pas d’inquiétude, elle est persuadée de toujours trouver quelqu’un. « Cela revient à dix euros par jours aux étudiants, ce n’est la panacée », rappelle t-elle. Fabienne attend d’ailleurs sereinement son prochain binôme. La place est libre.

 

Illustration Fotolia – © Miriam Dörr

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