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Changement d’heure : y gagne-t-on vraiment ?

Dimanche 30 mars, à 2h, il sera 3h. Ce petit changement d’heure biannuel est bien huilé. 38 ans qu’il existe, depuis que la France, en 1976, après le choc pétrolier, a choisi ce mécanisme pour alléger la dépendance pétrolière du pays, à une époque où l’électricité était encore largement produite à partir de centrales au fuel lourd.

Mais le dispositif a-t-il toujours un sens en 2014 ? Permet-il réellement de réaliser des économies d’énergie, à l’échelle nationale comme à l’échelle des ménages ?

« En 2009, le gain sur l’éclairage obtenu grâce au changement d’heure est de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800 000 ménages », souligne l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME), d’après la dernière étude* en date sur le sujet, publiée en 2010.

Et concernant les usages thermiques (chauffage et climatisation), l’Agence précisait alors qu’ils sont « difficiles à évaluer » et « restent modestes », « de l’ordre de 70 GWh ».

La facture des ménages ne diminue pas

Au total, quelque 500 GWh ou 0,5 TWh sont donc économisés chaque année. Un chiffre qui semble insignifiant, sachant qu’en 2013, la consommation brute d’électricité s’est élevée à 495 TWh.

L’impact sur la facture des Français est donc quasi nul. Rapportée à l’ensemble de la population, l’économie serait de 2,4 euros par Français, selon un calcul réalisé par la Fondation iFRAP en 2007. Même si l’ADEME précise que, pour les usages thermiques, « un gain de 130 GWh pourrait être attendu en 2030 à condition que des systèmes de régulation automatique –thermostat ou régulation horaire – soient installés pour respecter les consignes de température ».

D’autant qu’à l’inverse, « à l’horizon 2030, les économies d’énergie engendrées par le régime d’heure d’été » diminueront autour de 340 GWh, indique encore l’agence, « grâce au développement de technologies d’éclairage toujours plus performantes dans l’habitat ».

Mais les pics de demande d’électricité baissent

« Nous voyons  un effet immédiat sur la forme de la courbe de consommation, dans la nuit du samedi au dimanche entre 2h et 3h du matin », précise Réseau de Transport d’électricité (RTE).

Et quinze jours après le changement d’heure, le gestionnaire constate une nette atténuation de la consommation de pointe du soir l’été, en raison de l’allongement de la durée du jour.

L’enjeu est important donc pour le système électrique. « En effet, c’est au printemps et à l’automne, en raison des variations climatiques propres à ces saisons que des risques élevés de marges insuffisantes de puissance sont observés, note l’ADEME. Ces pics de consommation nécessitant alors le relais de centrales thermiques, fortement émettrices de CO2 ».

Les gains du mécanisme, harmonisé pour l’ensemble des pays de l’UE en 1998, sont donc limités. Mais le coût de mise en œuvre étant, selon l’ADEME, « quasi nul », faut-il s’en passer ?
Le prochain passage à l’heure d’hiver aura lieu dimanche 26 octobre 2014, à 3 heures du matin.

Fanny Costes

*Etude réalisée par Energies Demain pour l’ADEME sur « L’impact du changement d’heure »

Illustration,: Sxc

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