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« En 2020, le marché automobile mondial devrait dépasser les 100 millions de véhicules neufs »

L’édition 2015 de l’observatoire Cetelem de l’automobile vient de paraître.  À la vieille du Mondial de l’automobile, il dresse un portrait mondial du marché et de la clientèle automobile. Flavien Neuvy, responsable de l’observatoire Cetelem, revient pour Touslesbudgets.com sur les résultats de cette enquête menée dans 14 pays, et notamment sur les très bonnes perspectives du marché à horizon 2020.

Touslesbudgets.com : La 31e édition de l’observatoire de l’automobile montre que les habitudes des automobilistes évoluent. Mais l’automobile semble conserver une place prépondérante. Pourquoi selon vous ?

Flavien Neuvy : Oui, la voiture est incontournable pour une raison simple : elle est synonyme de gain de temps pour 94% des personnes interrogées dans le monde. On l’oublie un peu, mais, à l’échelle de la planète, les transports en commun ne sont pas aussi développés qu’en Europe. La voiture est souvent le seul moyen qui permet de faire des déplacements au quotidien.

TLB : En Europe, où les transports sont développés, le résultat est pourtant similaire…

F.N. : Pour leur mobilité quotidienne, les Européens disposent, de leur côté, d’une offre très diversifiée allant du véhicule individuel aux services de vélo en libre-service, en passant par les réseaux de bus, de métro ou de tram. D’ailleurs, les dépenses que consacrent les Européens dans les transports en commun augmentent au fil du temps. Pourtant, lorsqu’on observe la mobilité quotidienne des Européens aujourd’hui, la part de la voiture est de 70%. Seuls les grands centres urbains où il est plus difficile de circuler et de stationner voient la place de l’automobile stagner, voire reculer. Mais, même en Europe donc elle est encore incontournable et ce sera le cas encore pendant longtemps.

Toutefois l’attachement de l’automobiliste mondial à sa voiture est plus utilitariste que sentimental. Dans les réponses aux questions posées à quelque 8000 automobilistes dans 14 pays du globe, les notions de plaisir et de modernité apparaissent loin dans les valeurs attachées à l’automobile.

TLB : Que révèle votre observatoire sur le marché mondial de l’automobile à horizon 2020 ? Y a-t-il des raisons d’être confiants ?

F.N. : Globalement, l’industrie automobile profite d’une croissance continue des ventes depuis 4 ans au niveau mondial. Et elle a encore de très belles années devant elle : en 2020, le marché devrait dépasser les 100 millions d’immatriculations de véhicules neufs contre 85 millions aujourd’hui.

De belles perspectives de croissance qui s’expliquent essentiellement par la montée en puissance des pays émergents où les taux d’équipement sont encore extrêmement faibles. La Chine notamment va continuer de tirer les immatriculations vers le haut : le marché devrait s’établir à 30 millions d’immatriculations de voitures neuves en 2020, soit un tiers des prévisions à cet horizon.

Aux États-Unis et en Europe, les marchés aussi vont légèrement  progresser, et ce en raison de l’augmentation du taux de ménages multi-motorisés dans ces pays (ménages qui possèdent deux voitures ou plus).

TLB : Le Mondial de l’automobile aura bientôt lieu à Paris. Dans quel contexte s’ouvre-t-il pour les constructeurs français et européens ?

F.N. : Le Mondial se tient à Paris tous les deux ans, les années paires. En 2008, c’était le début de la crise financière, en 2010 l’industrie automobile était très troublée, en 2012, l’ambiance était morose après la fermeture du site PSA d’Aulnay. Le Mondial 2014, lui, s’ouvre dans un contexte beaucoup plus favorable pour les constructeurs français et européens. D’abord, parce que le marché international est en croissance, et que les constructeurs français sont, ne l’oublions pas, des constructeurs mondiaux. Mais aussi, et surtout, parce que le marché européen repart de l’avant. On a attend cette année une hausse des immatriculations d’environ 6% en Europe.

Il semble, par ailleurs, que la crise que nous venons de traverser les a renforcés. Certains constructeurs ont encore quelques mois d’adaptations à mener, mais globalement le plus dur est passé. À présent, ils vont pouvoir se concentrer sur leurs plans produits, leurs nouveaux modèles, et les attentes des automobilistes.

TLB : Vous dites que cette crise les a renforcés. Les a-t-elle obligés à innover davantage ?

F.N. : Les constructeurs français ont d’abord « défragilisé » leur chiffre d’affaires en augmentant leurs ventes à l’international. Face à la crise européenne et française en particulier, ils sont allés profiter de la croissance dans les pays émergents.

Ils se sont aussi adaptés en termes de capacités de production. Elles sont toujours excédentaires en Europe d’ailleurs, et aujourd’hui le fait que ça reparte leur redonne un peu d’oxygène et de visibilité.

Sur le plan des produits, ils ont continué à sortir des modèles qui se vendent bien. On peut citer les crossover, les SUV, la 208 ou encore la Clio 4.

Et sur le plan de la R&D, le rôle de l’industrie automobile est essentiel. Elle dépose de nombreux brevets chaque année et malgré le contexte économique difficile, les constructeurs ont essayé de maintenir tant bien que mal leurs investissements en recherche et développement. Aussi les voitures sont-elles toujours moins polluantes et moins consommatrices d’énergie. On a aussi vu apparaître les voitures électriques, même si pour l’heure elles ne représentent qu’une frange infime du marché français. Ainsi, cette industrie continue d’innover et elle a encore de belles années devant elle.

Propos recueillis par Fanny Costes

© stocksolutions – Fotolia.com

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