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« Le covoiturage, une réaction de bon sens »

A l’approche des premiers départs en vacances, nombreux sont ceux qui choisiront le covoiturage pour rallier leur lieu de séjour. C’est à cette période que la pratique explose. Frédéric Mazzella, fondateur du site BlaBlacCar (ex-covoiturage.fr) en témoigne. Via son site internet, près de 600 000 personnes covoiturent chaque mois en Europe.

TLB : Le covoiturage, qui compte quelque 3 millions d’adeptes en France, rencontre un franc succès à l’occasion des périodes de vacances. Comment l’explique t-on ?

F.M. : Le covoiturage tend à casser l’idée selon laquelle « partir en vacances, ça coûte cher ». Le conducteur qui covoiture divise le coût de l’utilisation de son véhicule, ça vaut le coup. Au final, cela revient trois à quatre fois moins cher que le train en dernière minute. En réalité, il n’y a pas d’engouement pour le covoiturage, mais simplement une réaction de bon sens. Faire 500 kilomètres seul dans sa voiture entre Paris et Lyon est un non-sens, et ça l’a toujours été, comme le fait d’utiliser sa voiture a toujours coûté cher. Dans le cas des jeunes, ils n’ont plus envie ou besoin de posséder un véhicule, mais veulent juste aller d’un point A à un point B.

TLB : Le covoiturage est-il devenu un réflexe pour certains au moment de partir en vacances ?

F.M. : Ca devient un réflexe pour nombre de ceux qui l’ont déjà pratiqué. Mais c’est une question de comportement. Le covoiturage c’est l’inconnu, il y a toujours une appréhension de savoir avec qui on part. C’est pour cela que nous avons mis l’accent sur la confiance. Sur notre site internet, il y a tout pour que l’on sache avec qui on part. Tout cela amène une confiance supplémentaire. Il n’y a qu’à lire les avis de ceux qui ont déjà covoituré. Parmi eux, 97% disent qu’ils le referont à l’avenir. La voiture n’est plus l’objet de statut social qu’elle a été pendant longtemps. Le covoiturage, c’est la rationalisation de l’utilisation du véhicule. Il y a des passagers qui auraient pris le train, des conducteurs qui auraient pris leur voiture seuls, alors que là, personne ne part seul. L’augmentation du prix d’autres moyens de transport comme le train compte aussi.

TLB : Quel avenir se dessine pour le covoiturage ?

F.M. : L’avenir du covoiturage, c’est le temps réel et le mobile. Avec leur portable, les gens sont connectés en permanence. Depuis quelques années, le temps de préparation des voyages et de mise en relation se sont raccourcis. Nous avons bien compris que le covoitureur cherchait une solution de dernière minute. Or même en dernière minute, le coût du covoiturage n’augmente pas, contrairement à d’autres moyens de transport. Quant au phénomène, il est encore récent mais il explose. Cet été, entre le 15 juin et le 15 septembre, ce sont un peu plus d’un million et demi de personnes qui vont covoiturer via notre site.

Propos recueillis par

>> Lire aussi : Le covoiturage cherche (toujours) son modèle économique

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